EXPOSITION WHITE LIGHT

GILLES BALMET BENOIT BROISAT

18 AU 20 MARS 2004

NOUVELLE GALERIE A GRENOBLE

http://www.nouvellegalerie.com

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   
   

White Light Scène ouverte à la Nouvelle Galerie 18-20 mars 2004

Winterdreams, peintures glycérophtalique sur toile

1950da, projection vidéo

Bonneville, projection vidéo

 

C'est l'hiver ou une toute autre saison, je peux être à Bonneville ou ailleurs et un astéroïde risque de s'écraser sur la terre. Je peux essayer de me le représenter, de me l'imaginer car rien n'est immédiatement perceptible, rien n'est sûr. L'appréhension attentive et muette de ces paysages m'encourage à me situer comme sujet au sein de ces espaces. Ces lieux devenus presque impersonnels tels des archétypes, contiennent des signes qui me permettent de me projeter au-delà des apparences, de l'aspect formel, abstrait ou figuratif, au-delà du noir et blanc : des signes à partir desquels toutes formes de représentation et de pérégrination mentales sont possibles. Car ces paysages deviennent des vues de l'esprit, des empreintes mentales symboliques, davantage les transcriptions d'une mémoire idéelle que de souvenirs attachés à des moments précis. Et si ces lieux devenaient des trames, des espaces où je suis libre de pénétrer et de m'aventurer pour y projeter mes désirs ? Ces trois paysages me sont donnés ainsi, vierges de toute présence humaine et semblent dès lors exister pour eux-mêmes, en dehors de toute contingence temporelle. Et le noir et blanc comme d'insister sur cette sensation de suspension, d'infini et d'atemporalité. Aurais-je eu la même perception si tout avait été en couleur ? La série des Winterdreams, 1950da et Bonneville nous placent face à des temporalités différentes et dans un va et vient constant entre passé et avenir. Les Winterdreams me renvoient à une présence immédiate et m'amènent à m'interroger sur ma propre intervention mentale dans la construction d'un paysage. La vidéo 1950da, travelling sur une peinture, emprunte son nom à l'astéroïde qui menace d'entrer en collision avec la Terre dans 800 ans. Bonneville est la reconstruction d'un lieu, la mise en image d'une mémoire qui extrait le souvenir de la nostalgie pour le figer dans une vision atemporelle. Ici, l'espace s'est affranchi du temps. Caroline Engel

 

Winterdreams (Gilles Balmet) + de d'informations ici

D'une abstraction minimale, de vastes coulures de peinture noire striant la blancheur de la toile vierge, le regardeur, comme malgré lui, fait naître un paysage. Presque rien, quelques arbres dans la neige, peut-être quelques broussailles où l'amorce d'un chemin, un paysage fragile qui menace, chaque instant, de disparaître et de rendre sa primauté à l'abstraction informe. B.Broisat

 

1950 da (Gilles Balmet et Benoit Broisat) + de d'informations ici

Dans 800 ans l'astéroïde 1950da risque de rentrer en collision avec la terre et d'anéantir en un instant toute trace de vie. En un instant plus de conscience humaine, la fin de la pensée telle que nous la concevons, plus rien de cette histoire si lentement et péniblement construite… Pour l'instant cependant c'est nous, roseaux pensants, qui pouvons, par la pensée, survoler la surface de cet astéroïde, et nous saisir grâce à elle de l'astre à la fois proche et lointain appelé à l'anéantir. B.Broisat

 

Bonneville (Benoît Broisat)

Proust écrit dans la Recherche que " nous ne connaissons vraiment que ce que nous sommes obligé de reconstruire par la pensée ". Car nous ne spéculons jamais sur le réel mais uniquement sur sa reconstruction, sur sa représentation. Ce phénomène se donne à voir dans la mémoire qui, nous laissant voir l'empreinte sans nous présenter l'objet, nous révèle un monde singularisé, où notre conscience a retranché, élargi, fantasmé, et parfois oublié. Le projet Bonneville est une mise en image de la mémoire et, littéralement, la projection dans l'espace public de la galerie d'un réel introjecté. B.Broisat

 

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