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PROGRAMMATION VIDÉO
une proposition d’Etienne Bernard

CONFLIT D'IMAGES, du 22 février au 7 mars 2006
USUAL SUSPECTS, du 8 au 21 mars 2006
DISPLACEMENTS, du 22 mars au 8 avril 2006

CONFLIT D'IMAGES, du 22 février au 7 mars 2006
Mercredi 1er mars : vernissage à partir de 17h30

La guerre est affaire de manipulation, de propagande médiatique (télévision, Internet). On parle avec pudeur de « conflit » en évoquant l’image lisse plus ou moins violente, émouvante et mise en scène d’une situation exotique aux problématiques souvent troubles. La copie brouille l’original jusqu’à l’en vider de toute substance, de sa douleur. À travers quatre sensibilités et contextes spécifiques, « Conflits d’images » s’intéresse à la façon dont l’artiste regarde le conflit, le vit, le reçoit, le comprend, le décrypte, le critique et en témoigne.

Vidéos présentées :

Lida Abdul (Afghanistan), White House, 2005, 5’.
Dans une performance muette, l’artiste entreprend de repeindre en blanc les décombres de deux maisons bombardées à proximité de Kaboul comme pour les panser, effacer les stigmates de la douleur intense ressentie en ces lieux.

Taysir Batniji (Palestine), Gaza, journal intime, 2001, 5’.
Gaza, terre d’affrontements permanents, synonyme de terreur, icône d’un conflit embourbé dans l’incompréhension. Taysir Batniji fait découvrir d’un territoire vécu au quotidien avec ses rues, ses gens, ses gestes, ses bruits comme celui du hachoir à viande qui symbolise à lui seul la violence séparatrice du conflit cinquantenaire.

Juan Manuel Echavarria (Colombie), Bocas de Ceniza, 2001-2004, série de 7 vidéos de 2’30’’.
Filmés en plan serré sur un fond neutre, les visages des victimes de la violence d’un pays en prise aux guérillas perpétuelles chantent leurs douleurs. Chacun entonne un « blues » de son cru pour exprimer les calvaires endurés par la communauté afro colombienne à laquelle ils appartiennent. Chacun a son histoire : un frère exécuté, un enfant enlevé, une mère torturée. Le chant devient alors un mode d’expression libre bravant les interdits. Le seul qui leur soit permis, à eux, privés du droit de vote.

Jean-Michel Pancin (France), God Bless..., 2004, 14’.
Premier conflit d’occupation du vingt-et-unième siècle, la guerre en Iraq est avant tout un show pour des millions de téléspectateurs américains. Jean-Michel Pancin a filmé en direct cette guerre scénarisée et scénographiée dont la terrible mais bien lointaine réalité s’insert dans les grilles de programme des chaînes télévisées comme n’importe quel autre contenu.

USUAL SUSPECTS, du 8 au 21 mars 2006
Mardi 14 mars : Rencontre avec les artistes autour de « Usual suspects » à partir de 17h30

Effroi, terreur, suspense, épouvante, angoisse... Les mécanismes cinématographiques de l’émoi fascinent, jusqu’aux artistes qui à leur tour déjouent, déconstruisent, réinterprètent les canons de ce genre jonglant entre références esthétiques et hommages aux maîtres, exercices de style ou encore manipulations avisées de recettes éprouvées.

Vidéos présentées :

Virginie Barré et Stéphane Sautour (France), « Rouge total », 2001, 4'.
Le sommeil d’un enfant semble amorcer la fiction d’un thriller surréaliste en dessin animé aux accents kubrickiens. Quelque part entre « Shinning » et « Nicky Larsson », se jouant avec finesse des clichés du genre, « Rouge total » nous plonge dans une intrigue où se mêlent étrangeté, tension, suspense et beaucoup de sang...

Camille Henrot (France), « Dying Living Woman », 2005, 5’.
Camille Henrot revisite un des canons du film américain d’épouvante, « La Nuit des Morts-vivants » de George A. Romero et du même élan, la poursuite cinématographique. Traquée par un monstre, l’héroïne réduite par le grattage de la pellicule à une forme incertaine, tente désespérément de lui échapper.

Laurent Montaron (France), « The House of Dr Marot », 2004, 3’20’’ et « Ce qui se réalise dans mon histoire », 2001, 3’20’’ .
En apesanteur entre rêve et réalité, l’artiste amorce par la tension dramatique deux fictions déroutantes. « The House of Dr Marot » met en scène un homme, apparemment au saut du lit, racontant son étrange nuit chez des amis dans une ancienne demeure au terme de laquelle il s’est blessé au bras. Dans « Ce qui se réalise dans mon histoire », un homme traîne un corps inanimé sur une plage éclairée par un feu. Dans les deux cas, l’action, si elle a eu lieu, n’est pas montrée, au mieux narrée. Tout se joue sur le hors champ, sur l’imaginaire exacerbé du spectateur.

Maria Marshall (Grande-Bretagne), « When are we there ? », 2000, 7’44’’.
L’artiste se tient debout, immobile devant la fenêtre d’un intérieur cossu. La caméra l’approche, la scrute, la dévisage de la tête aux pieds, débusque puis suit sur son corps de mystérieux mouvements évoluant sous sa peau. Pour le spectateur, l’étrange en appelle peu à peu à la terreur exacerbée par l’étude méthodique de ce corps statique par la caméra subjective.

DISPLACEMENTS, du 22 mars au 8 avril 2006
Mercredi 22 mars : Rencontre avec les artistes autour de « Displacements » à 17h30


L’exploration actuelle du site et du non-site n’est plus aujourd’hui dans une problématique politique et esthétique et la déconstruction des enjeux architecturaux vernaculaires telle qu’elle fut générée à la fin des années 1960. Elle s’est transformée en forme. Ces déplacements, ces mutations d’espaces se recomposent aujourd’hui dans une perception du bâti par ses frontières et ses porosités potentielles entre l’intérieur et l’extérieur. Les gestes sont devenus travellings, positionnement, promenade, et la transposition plus onirique. C’est certainement l’époque qui veut cela.

Vidéos présentées :

Gilles Balmet (France), « Aïkido », 2004, 11'30''.
Tapie dans le noir à la fenêtre d’une salle de sport, la caméra observe les participants d’un cours d’Aïkido en train de se terminer. Gilles Balmet explore la notion de voyeurisme. Mais alors qu’on attend le plus souvent d’un voyeur qu’il épie un univers personnel, transgresse un espace privé, la situation s’inverse : la scène qu’on regarde se révèle être collective et l’espace du voyeur, l’extérieur, plongé dans l’obscurité devient alors sphère d’intimité et catalyseur de fantasmes.

Benoît Broisat (France), « Bonneville », 2004, 12’.
« Bonneville » est un voyage intérieur dans la mémoire de l’artiste. Glissant en silence dans une virtuosité numérique entre univers urbain et forestier cotonneux qui offre à cette vidéo de ne jamais ressembler à un monde virtuel. Mais bien à la réminiscence d’un lieu où on a grandi – Bonneville en Savoie pour Benoît Broisat -, mélange de souvenirs précisés par le trait du dessin et de projections mentales. Ce monde-là n’est habité que par une vague nostalgie empreinte de tristesse, délaissée par l’humanité. Un espace de possibles.

Eric Hattan (Suisse), « Vous êtes chez moi », 1999, 61’.
La scène se passe dans un immeuble désaffecté. Pour pouvoir circuler à l’intérieur, les ouvriers chargés de la démolition du bâtiment ont creusé des passages dans les cloisons. En caméra subjective, tel le Passe-Muraille, l’artiste visite le bâtiment, s’immisce dans les appartements, parcourt les couloirs et les cages d’escalier. Documentaire, progression performative, le film tisse une archéologie du présent, frôlant les traces de ces intimités perdues, traversant fugacement sans pathos ces espaces de vie abandonnés.

Michel Mallard (Mexique/France), « Infrastructure », 2004, 5’42’’.
Sous un échafaudage, un homme balaie. La caméra suit son cheminement à travers l’enchevêtrement de traverses, grille éclatée et métallique. Sa progression laborieuse à travers cette architecture complexe confond les limites entre espace intérieur subdivisé et scène d’extérieur, entre image solide du construit et fragilité du geste.

Remerciements :

Les artistes, Hélène Sirven, Julien Courois, Nicolas Thély, Jean Da Silva et Jean-Pierre Brigaudiot (Université Paris 1-Panthéon Sorbonne), l’Ambassade de Colombie à Paris, Pierre Bal-Blanc (CAC, Brétigny-sur-Orge), le Centre Culturel Français de Gaza, Claudia Cargnel et Frédéric Bugada (Cosmic Galerie, Paris), Dominique Fiat (Galerie Dominique Fiat, Paris), Béatrice Josse (FRAC Lorraine, Metz), Julia Schleicher et Andréas Lange (Galerie Schleicher+Lange, Paris), Hervé Loevenbruck (Galerie Loevenbruck, Paris) et Bénédicte Ramade.



Bureau d‘hypothèses • Salle Michel Journiac
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
UFR d’arts plastiques et sciences de l’art
47-53 rue des Bergers, Paris 15e

Métro Lourmel, Charles-Michels

Télèphone : 01 44 07 84 78
Informations : salle.journiac@free.fr
Site Internet : http://salle.journiac.free.fr

Ouvert du lundi au vendredi de 11h à 19h.
Le samedi de 11h à 17h.
Entrée libre

Responsables de la programmation :
Hélène Sirven, Nicolas Thély, Julien Courois et Isaline Bouchet.
Relation partenariat :
Emily Carden.
Relation presse :
Nicolas Thély, Tel : 06 81 86 87 81.




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