La série d’œuvres sur papier Mauvaises herbes est issue de recherches réalisées avec un aérographe dans une approche processuelle et expérimentale. Le procédé traditionnel de l’aérographe est ici détourné pour n’utiliser que le souffle puissant du compresseur sur quelques coulures d’encre de Chine disposées sur une feuille de papier. L’encre se trouve alors projetée violemment et travaillée à la fois avec la violence et la puissance du souffle de l’aérographe qui cependant amène au dessin une délicatesse et une précision inattendue dans le rendu « végétal » et naturel du dessin. Ma main aidée de l’instrument développe petit à petit les taches d’encres jusqu'à l’épuisement des nombreuses et délicates ramifications qui naissent petit à petit sous le souffle. On oscille alors entre une interprétation précise de l’image de l’ordre de la mauvaise herbe ou bien de racines fraîchement arrachées du sol et des formes plus abstraites et indéfinissables. Ces oeuvres peuvent évoquer des expérimentations photographiques qui nourrissent le travail de l’artiste et apparaître comme un reflet de la question du développement d’une image ou d’un dessin.