Du 1er au 6 juillet : Projection de la video Aïkido au FID Marseille

(Festival International du documentaire ) dans l'écran parallèle

"penser à vue" au Théâtre National de Marseille/ La Criée.

Aïkido sera projété le 5 juillet à 10H00 au Théatre National de Marseille/La Criée en grande salle .

télécharger le programme du FID

Penser à vue proposé par Cyril Neyrat enseignant et critique de cinéma Edito : Que le cinéma soit « aussi fait pour penser » (Godard), nul ne conteste. Mais peut–on filmer la pensée ? Peut–on rendre visible l’invisible : ce qui ne s’offre pas sous la forme d’un objet, mais surgit, événement, ou se déploie, processus ? Premier désir à l’origine de cette programmation : l’archive. Rendre hommage à une génération de penseurs, après la récente disparition de Jacques Derrida, dont l’ampleur du travail a marqué notre époque. Au travers de films ou de programmes télévisuels, voilà, à vue, leurs paroles et leurs gestes, non pour en graver le seul contenu mais pour en retenir l’acte : Jacques Lacan à Louvain, Hannah Arendt, par exemple, et des captations inédites. Second désir : l’écart. Si la pensée est présente en toute chose et en toute image, comment la séparer, la manifester en elle–même ? Une solution consiste à creuser des décalages, pour isoler dans le flux filmique le tremblement de la pensée : hiatus entre deux langues, entre deux mots (Lak-kat, d’Anri Sala), décollement progressif de la parole et du visible (Les Photos d’Alix, de Jean Eustache). Présenter la pensée enfin, c’est montrer comment le cinéma a su en inventer de nouvelles formes, par ses moyens propres. Puissance de la parole qui fait circuler les idées dans des espaces vacants (L’Homme Atlantique, de Marguerite Duras), génie du montage qui déplie les mots (On s’est tous défilé, de Jean–Luc Godard), acidité critique du détournement des images (La Dialectique Peut–elle Casser des Briques ?, de René Vienet, Un Navet, de Maurice Lemaître, Tel qu’on le voit, d’Harun Farocki). Bien davantage qu’un thème monocorde, de l’archive à l’éclat, il s’agira ici de célébrer des secousses.

 

Séance 1 : Le monde vu ou je vois donc je pense

GODARD EST LÀ de Cori Shim

TEL QU’ON LE VOIT de Harun Farocki

STILL LIFE de Cynthia Madansky

Séance 2 : Je ne vois pas (la pensée du dessous)

LACAN PARLE de Françoise Wolff

DAS GELB OHNE ZEBRA de Thomas Fuerhapter

Séance 3 : L’esprit des lieux

AÏKIDO de Gilles Balmet

L’HOMME ATLANTIQUE de Marguerite Duras

Séance 4 : Tourner les mots

LAKKAT de Anri Sala

DE TOUT COEUR de Safaa Fathy

Séance 5 : Détourner les images

LA DIALECTIQUE PEUT–ELLE CASSER DES BRIQUES? de René Vienet

NOVEMBER de Hito Steyerl

Séance 6 : Creuser l’écart

CHANGER D’IMAGE de Jean–Luc Godard

CRÉDITS de Philippe Parreno

LE VENT DE VINCENNES de Kahtarina Bellan

Séance 7 : Si loin, si proche

AM/PM de Herman Hasselberghs

SELVES ANDS OTHERS, UN PORTRAIT D’EDWARD SAÏD de Emmanuel Hamon